Exposition Claude Cahun
L’évènement culturel de la rentrée
Claude Cahun est le nom d'artiste de Lucy Schwob, née le 25 octobre 1894 à Nantes, morte le 8 décembre 1954 à Saint-Hélier (Jersey), photographe et écrivaine française dont la vie est étroitement liée à celle d'une autre artiste d'origine nantaise, Suzanne Malherbe (Marcel Moore). Une exposition exceptionnelle pilotée par Michel Valmer, homme de théâtre sensible à la force d’expression des mots et des images, lui sera consacrée en octobre dans le cadre des prochaines rencontres autour du livre plus connues sous le nom de "Plumes d'Equinoxe" un rendez-vous culturel organisé par la ville avec le partenariat de plusieurs acteurs locaux.
Claude Cahun a séjourné au Croisic elle s'est fortement imprégnée par des amitiés ainsi que par l’ambiance très particulière du Traict, admirative de sa beauté de sa beauté et peut-être surtout de sa lumière propice à une traduction poétique admirablement servie par les photographies qu’elle a réalisé souvent depuis l’appartement qu’elle occupait sur le port.Un livre intitulé « Vues et visions » à été édité en 1916. Très intimiste, poétique et largement autobiographique, son œuvre, en particulier photographique, est très personnelle et échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Son appartenance au mouvement surréaliste est dépassée par une inspiration très baudelairienne et la quête d'un mythe personnel. Elle ne cherche ni à provoquer, ni à « faire spectaculaire ». C'est elle-même qu'elle cherche, dans un jeu de miroirs et de métamorphoses permanent, entre fascination et répulsion dans une œuvre en grande partie composée d'autoportraits. De son goût pour le théâtre, elle tire une véritable passion de la mise en scène, d'elle-même comme des objets. Ainsi, elle use de déguisements, de maquillage, se rase la tête et les sourcils, etc.
Elle préfigure par ses installations des photographes contemporains comme Alain Flescher ou des plasticiens comme Christian Boltanski. Son œuvre est souvent rapprochée du travail de Cindy Sherman (mise en scène de soi, déguisement...) mais là où Sherman s'interroge sur l'image de la femme dans la société, Claude Cahun va au-delà de son statut de femme.
Il faut attendre les travaux de Man Ray, qu'elle connaissait, et surtout de Bellmer pour que ce type d'ouvrage rencontre le public. Elle n'est véritablement reconnue qu'à partir de 1992.
C'est en partie volontairement que Claude Cahun s'est tenue à l'écart tout en participant activement à des actions pour l'émancipation des mœurs, pour le progrès social ou la lutte anti-nazie. Son parcours artistique était surtout son précieux jardin secret qu'elle revendiquait comme son « aventure invisible ». Toutefois, une partie non négligeable de son œuvre a été perdue, notamment à la suite de son arrestation sur l'île de Jersey par la Gestapo en 1944.
L’exposition qui sera produite à l’ancienne criée sera de valeur internationale. Partie du Jeu de Paume à Paris et avant son escale croisicaise, elle doit prendre la direction de Chicago puis de Bilbao. L’étape croisicaise sera donc lourde de sens d’autant que l’ancienne criée, lieu de l’exposition se trouve à quelques pas de l’ancienne résidence de l’artiste
©Dessin de Quentin Faucompré - Texte et illustration reproduction interdite sauf autorisation des auteurs