Le port vers un nouvel avenir?
Est-ce l’embellie pour la criée du Croisic ?
On peut le penser au vu des résultats révélés par Max Palladin, directeur général de la Société d’économie mixte qui gère la criée du Croisic depuis que le Conseil Général lui a donnée délégation de gestion suite au retrait effectif de la Chambre de Commerce et d’Industrie au début de l’année 2011.
Une embellie certes et cela est heureux !
« Mais il faut encore et toujours rester prudent, les premiers investissements qui ont porté sur l’informatique et la structure est un signal fort de la volonté de dynamiser le marché principalement local qui passait par le retour des bateaux et des acheteurs » Mais la vigilance est plus que jamais de mise face à l’évolution des directives européennes comme celle des prix et bien sûr de la ressource.
Le bilan est cependant positif
La criée du Croisic enregistre sur le dernier exercice un bénéfice (avant impôts) légèrement supérieur à 300 000€ alors que les prévisions, avant reprise, faisait état d’une perte de l’ordre de 150 000€. Une bonne surprise avoue Max Palladin le directeur de la SEM, gestionnaire du port croisicais « On a pu bénéficier d’une activité pêche bien soutenue avec la mise en place de nouveaux marchés avec, à titre d’exemple, la vente en ligne nouvellement mise en place et qui reste à développer. Pour l’anecdote nous avons vendu selon ce procédé l’équivalent de 700kg à une grande surface de Pampelune (Espagne). S’adapter et suivre les évolutions, les anticiper devient la règle.
La pêche : une autre pratique
La prise de conscience des pêcheurs artisans est effective et concrète depuis plusieurs années. On ne fait plus le chiffre d’affaire sur le tonnage mais sur la qualité et la recherche des espèces nobles. Une démarche de plus en plus prégnante et valorisante dans la profession, une caractéristique du port croisicais réputé pour cette démarche. On peut entre autre citer le bar de ligne mais aussi la crevette, la langoustine, les coques et la palourde
Avoir la capacité de réaction face aux normes évolutives
C’est une nécessité doublée d’une obligation, notamment sur le plan sanitaire. Pour cela, la criée du Croisic, qui était mise en question sur ce sujet, se dote des dispositifs nécessaires et indispensables à sa certification : sécurisation de son accès, refonte de son fonctionnement avec la garantie de la salubrité, protection du produit dans son parcourt de présentation et de vente, dans son acheminement vers sa prise en charge par l’acheteur et son expédition avec le contrôle et la sécurisation des lieux de stockage et de transit…les investissements sont là et seront poursuis selon la règle d’or qui fait que l’outil doit obligatoirement être adapté aux règles définies comme à la fonction. La question financière est bien sûr déterminante et guide la volonté politique qui président aux actions présentes et futures. Mais face à l’enjeu économique, la volonté se partage avec les différents partenaires économiques, la gestion commune des ports du Croisic et de La Turballe est le moyen indispensable au développement et à la pérennité d’une même zone d’activités qui privilégie et valorise une offre complémentaire capable de maintenir une profession en même temps qu’une histoire et des traditions maritimes partagées.
La plaisance, un phénomène en constante évolution
L’histoire moderne basée sur une société de loisirs a vu l’émergence, puis l’explosion, d’un phénomène nouveau : la plaisance.
La nécessaire cohabitation de la pêche artisanale et de la plaisance est un fait qui génère la nécessité d’adapter les ports pour qu’elles puissent cohabiter. Là encore une stratégie nouvelle est entreprise, la SEM en est le maître d’œuvre avec là encore des investissements mais aussi une gestion rigoureuse de l’espace et des accès notamment pour les mises à l’eau des petites unités.
C’est ainsi que la cale de la place du 8 mai, auparavant seule cale gratuite sur le département, deviendra payante, que son accès pour la mise à l’eau sera structuré, sécurisé tout en tenant compte de la vocation de parking stratégique et central pour la cité.
Certes, le déficit de places pour la plaisance est un fait qui est constaté sur l’ensemble du littoral, les solutions à ce problème sont soumises à des règles légales concernant les ports à sec, l’emprise des remorques pour une question sécuritaire et simplement d'usage. Une réflexion est engagée depuis plusieurs années sur ce sujet comme sur la question de la durée (longue) et l’ordre d’attente sur les listes des prétendants à un mouillage.
Il faudra de toute évidence imaginer une occupation rationnelle du port, imaginer des conditions, élaborer une stratégie pour accueillir dans les meilleures conditions les unités dans le port croisicais. Là encore l’aspect financier autant pour l’investissement que pour le fonctionnement est la question cruciale qui impactera l’usager mais aussi l’économie locale.
On le voit les enjeux pour l’avenir sont clairement établis.
L’aspect économique touche des strates différentes et complémentaires. La pêche et la plaisance vivent chacune un destin commun, l’une et l’autre ont à négocier les conditions de leur avenir, et vivre une cohabitation harmonieuse car elles pèsent un poids certain dans l’économie locale et influencent le devenir de la cité en impliquant de nombreuses activités techniques ou marchandes annexes.
copyright juin 2012 texte et photos Patrick Lehmann/Milepat Production
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