La situation de la criée et des métiers de la mer au coeur de la campagne
La situation fragile de la criée du Croisic et le devenir des métiers de la mer se ponctue d'un gos point d'interogations, ce volet prend place dans la campagne des municipales.
Christophe Priou est intervenu devant la presse, mardi 12 février, pour livrer ses impressions sur la situation actuelle des criées du Croisic et de La Turballe.
En ligne de mire, une hypothèse...mais est-ce bien la seule possible? pour négocier un virage et s'ouvrir, après réflexions, aux possibilités de donner à cette partie du littoral les moyens humains et matériels indispensables à la survie de la filière pêche tout en offrant les meilleurs débouchés à la production
L'exemple de Roscoff, et sa plate forme pêche
C'est un fait établi, la criée du Croisic enregistre un déficit de 200 000 € et rien ne laisse présager des possibilités de redresser la barre.
De l'autre côté de la Baie, la criée de la Turballe, elle aussi est fragilisée par les interdictions répétées sur la pêche à l'anchois, une situation qui diffère par ce qui est vécu au Croisic en ce sens que la gestion de la criée est communale par le biais d'une régie.
Au Croisic, c'est la Chambre de commerce et d'industrie qui a la maîtrise du port de pêche et donc de la criée. Alors que la vente en ligne grignote doucement mais sûrement différents secteurs du marchandising, pourquoi pas vendre du poisson en ligne?
Alors que quelques candidats( liste Michèle Quellard) ont été découvrir et évaluer ce système à Roscoff "une expérience qui marche, génératrice d'emploi", l'idée fait son chemin de reproduire ce schéma sur place en y incluant la conchyliculure et quelques produits nobles comme la langoustine et la crevette, les deux atouts du port croisicais.
Mais alors, et si les négociations aboutissent et installent ce que le député appelle "Un confort social" cela ne semble pas devoir juguler la chute de la flottille locale de manière significative.
Moins de bateaux (un phénomène hélas constant depuis quelques années), puisque qu'avec la plate forme pêche, on mettrait sur le marché, une pêche provenant éventuellement de bateaux attachés à d'autres port.
Que deviennent alors les activités à terre induites (comme la réparation navale, l'avitaillement....?
Mais on est à l'heure actuelle que sur des plans possibles, puisque comme l'a remarqué Christophe Priou, le pouvoir politique ne peut influencer les négociations - sur notre secteur - mais, peut et doit , créer les conditions dynamique d'un partenariat actif et novateur avec tous les acteurs économiques concernés.
Déjà une évolution est installée car aujourd'hui on ne définit plus un chiffre d'affaire sur la quantité mais bien sur la qualité,
il s'agit d'une culture différente dont les professionnels ont conscience avec en filigrane le contrôle sur la ressource imposée par les instances européennes.
Reste que pour établir efficacement une plate forme pêche, il faudra mettre la main à la poche, une évaluation à 150 000 € qui ne concerne que l'équipement informatique avec l'achat de licences de logiciels spécailisés, un engagement financier devra être rallongée d'un investissement important sur les infrastructures.
Avec les temps actuels, on assite à un déplacement des points de négociations et de ventes "Rungis est le premier port de france, certes éloigné de la mer, mais c'est un fait qu'il faut comprendre; alors pourquoi pas une plateforme dédié à la négociation".
Quel cadre juridique est evisageable pour le futur? un groupement d'intérêt économique (GIE) est possible voire même une société d'économie mixte. Reste que pour l'heure, les vues ne convergent pas forcément. " Il est encore prématuré de dégager une seule solution, précise-t-on au Groupement des pêcheurs artisans croisicais (GPAC), nous attendons qu'un soutien politique se manifeste"
Dés lors la question qui est fondamentale, pour le devenir des ports de pêche, est évidemment au coeur de la campagne des municipales....un point essentiel même...sur lequel les différentes listes en présence devront écrire dans leur programme les orientations et des positions tenables, réalistes et réalisables
qu'est ce qu'une société d'économie mixte?
une société d'économie mixte ou SEM est une société anonyme dont le capital est majoritairement détenu par l'État ou par des collectivités locales telles que la commune, le département, la région, que ce soit directement ou par l'intermédiaire d'établissements publics et pour partie par des partenaires économiques et financiers privés. Le recours à la SEM garantit à la collectivité publique actionnaire et cocontractante la prise en compte effective de l'intérêt général dans les objectifs de l'entreprise et la souplesse de la société de droit privé.
Qu'est-ce qu'un GIE (groupement d'intérêt économique)
Cette structure intermédiaire entre la société et l’association, dont l’objet ne peut être que de prolonger l’activité de ses membres, a été instituée par l’ordonnance du 23 septembre 1967, qui est aujourd’hui intégrée dans le Code du commerce aux articles L. 251-1 et suivants.Le GIE est constaté dans un acte écrit qui contient un certain nombre d’informations et il doit être immatriculé au Registre du commerce et des sociétés (RCS).Les membres du GIE sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes, ce qui lui enlève une partie de son intérêt et rend son utilisation délicate.Néanmoins le GIE présente l’avantage d’être soumis à des règles juridiques très souples, notamment en ce qui concerne son capital social (possibilité de constitution sans capital), son objet (qui peut être civil ou commercial) ou ses modalités d’organisation.
Michel Barnier présente un plan pour l'avenir de la pêche en France
Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche a présenté devant les représentants des marins-pêcheurs français, son plan pour une pêche durable et responsable. Ce plan, élaboré en relation avec la Commission européenne et les représentants de la filière, sera doté de 310 millions d’euros sur une période de trois ans, ce qui constitue un effort financier sans précédent, indique le ministère de l'Agriculture et de la pèche. Selon le ministère, il doit garantir une préservation de l’environnement, des ressources et des milieux marins. Il doit également contribuer au maintien d’une capacité de production nationale, à la stabilisation de la rémunération des marins pêcheurs et à la rentabilité des entreprises de pêche.
Il comporte quinze mesures réparties dans quatre chapitres: écologique et halieutique, social : renforcer l’attractivité du secteur de la pêche, économique et sécurité. Il comporte notamment l'instauration d'une taxe de 2% prélevée sur la vente des poissons dans la grande distribution et répercutée sur le prix de vente. Cette taxe devrait alors rapporter 80 millions par an soit sur les 3 années du plan, 240 millions. Les petites poissonneries seront exclues du paiement de cette taxe qui ne concerne en outre pas les huitres, ni les moules. Une autre des mesures concerne la modernisation des bateaux. 235 millions seront consacrés afin notamment de réduire la consommation de gazole et à l'envoi à la casse des navires les plus vétustes.
Parmi les autres mesures annoncées : le renforcement de la connaissance scientifique de l’état de la ressource halieutique, l'amélioration de l’offre de formation des professionnels de la pêche améliorant l’offre de formation des professionnels de la pêche. Ces mesures continuent de faire l’objet de concertation avec les représentants professionnels des pêches maritimes, précise le ministère. Celles qui nécessitent un accord préalable des autorités communautaires au titre des aides d’État viennent d’être notifiées à la Commission européenne et feront l’objet des discussions nécessaires jusqu’à leur adoption définitive, ajoute-t-il.
C.SEGHIER