La langue Bretonne en Pays Guérandais Quelle fut la place et l’importance de la langue bretonne en Pays Blanc ? Une question qui ne reste plus sans réponse grâce à l’érudition et à la très belle production de Mickaelle Simonin et Gildas Buron , les deux conservateurs du musée qui ont effectué un travail patient et minutieux de recherche. A l’arrivée, c’est une invitation à voyager dans le temps et faire quelques découvertes. Une visite à ne pas manquer !
Une exposition temporaire révèle les inédits de l’histoire
Une langue communautaire et secrète
Les habitants des villages de Batz utilisaient la langue bretonne « L’intérêt d’en avoir maintenu la pratique tout au long des 18ème et 19ème siècle s’appuyait sur une stratégie et surtout sur une réalité économique en rapport étroit avec les activités liées au sel, car les paludiers du bassin guérandais étaient en relation avec les Côtes d’Armor, le Finistère et le Morbihan, nos paludiers se réservaient la possibilité d’aller exploiter des salines sur ce dernier département, ils avaient donc la nécessité de devoir s’intégrer au milieu, à la communauté d’accueil. Le breton pratiqué ici tenait beaucoup au vannetais et possédait bien des affinités avec celui du Gouëlo, employé entre Paimpol, Lanvollon et Plouha, juste aux limites du Trégor
Une longue quête documentaire
Il existe sur le sujet des documents, des sources manuscrites qui ont été compilées entre 1870 et 1962 ; elles ont été heureusement préservées. La « dé-bretonnisation » qui s’est ensuite manifestée est le résultat d’un isolement géolinguistique ; l’abandon de la langue correspond aussi au désintéressement de l’élite pour le breton, la raréfaction des ouvrages rédigés dans la langue a fait le lit d’un désintéressement sensible au niveau du système éducatif. Il aura fallu, lire et relire tout ce qui concernait ce sujet pour pouvoir ensuite avoir le matériel nécessaire au montage et à la production d’une telle exposition dont le mérite et de permettre de découvrir quelle était la situation sur le territoire de la presqu’île à une époque. La présentation et la mise en valeur des documents et d’une iconographie soigneusement sélectionnée enrichit la valeur du témoignage et constitue une mine de renseignements précieux pour les chercheurs.