Revirement des protestataires et autres signataires d’une pétition ayant toute l’apparence d’un pétard mouillé, la majorité des élus vote pour une mise en vente de l’Hôtel d’Aiguillon, objet de polémiques passées !
Malgré une vague de protestations les opposants ont retrouvé la raison ! Comment financer l’entretien d’un patrimoine quand on n’en a pas les moyens ? La question méritait bien d’être posée, ce sont des questions que la municipalité a posé avec courage et volonté lors des vœux à la population en 2011. Dans la foulée, la mise en place d’une commission extra municipale associant des élus et des personnalités issues de la société civile a permis de réfléchir au devenir de certains éléments du patrimoine devenus une lourde charge pour la collectivité avec des questions essentielles :comme le financement de la restauration, de la mise aux normes, à l’entretien et au fonctionnement des biens en question. Un constat s’est fait naturellement : la ville n’en pas les moyens sauf à augmenter de manière significative les impôts ou a faire l’impasse sur des projets nécessaires et incontournables pour maintenir à niveau la ville, par ses équipements et son développement économique et touristique, les services généraux et infrastructures attendus par une population, le cadre de vie recherché par les résidants à l’année ou secondaires.
Une gestion éclairée c’est justement de tenir compte des besoins, des charges et ce dont on peut disposer en matière de financement avec le souci de modérer et en tout cas de contenir la pression fiscale, une nécessité encore plus forte en période de crise.
Le recours à l’emprunt étant devenu plus difficile, l’incidence des charges financières est également à considérer sachant qu’une commune doit pouvoir dégager une certaine marge d’autofinancement pour financer des projets ou se désengager de sa dette. Donc l’idée de se défaire partiellement de certains éléments du patrimoine est une solution surtout que sur ces éléments la ville peut exercer un certain contrôle sur leur devenir avec pour certains un cahier des charges correspondant à des contraintes architecturales en relation avec le PLU, La ZPPAUP, au classement ou à l’inscription de certains bâtiments, le tout permettant une vision d’ensemble sur l’évolution de la commune et en tenant compte de son caractère particulier tant sur le plan historique que purement identitaire, sans oublier ses classement éventuels ou déjà acquis.
L’hôtel d’Aiguillon sera donc mis sur le marché sur des bases qui ne précisent ni le plancher et à fortiori ni le plafond, le prix maximum n’est pas fixé pour ouvrir l’offre le plus largement possible. La ville aura un droit regard à la fois sur l’offre comme sur le projet elle en examinera minutieusement la nature, la qualité et la réalisation. Il s’agit d’un bâtiment de caractère nécessitant de lourds travaux avec des contraintes imposées par le fait que s’il est non classé il est toutefois inscrit à l’inventaire. Son caractère comme sa situation est attrayante et peut correspondre à différentes destinations. Par sa vente la ville peut dégager des ressources nouvelles utiles à la réalisation et surtout au financement de projets d’avenir avec la satisfaction de conserver dans son univers un élément de son patrimoine restauré et entretenu.
Il y a sur ce bien beaucoup d’affect manifesté par la population, le meilleur pour lui est souhaitable autant que nécessaire, le confier à un acheteur qui pourra et saura le valoriser est aussi une grande satisfaction pour la ville et représente une véritable volonté d’offrir une pérennité à son patrimoine et de garantir un cadre de vie.